Dr M.T. Giorgio, médecin FMH spécialisé en médecine du travail
Le cannabis est originaire des contreforts de l’Himalaya, il est utilisé par l’homme depuis des millénaires en Orient. Le cannabis est également appelé haschich, marijuana, chanvre. Selon la loi fédérale de 1951 sur les stupéfiants et les substances psychotropes, les produits faits à partir de cannabis sont considérés comme des stupéfiants.
Pour mémoire, les produits cannabiques consommés dans les années 1960 contenaient moins de 3 % de THC, la majorité présente actuellement un taux entre 10 et 20 %” selon l’OFSP. Selon la SSML, Société Suisse de Médecine Légale, qui analyse le cannabis saisi par la police, le taux moyen de THC de la marijuana a varié entre 7 et 13%, celui du haschich entre 10 et 19%.
Le cannabis contient environ 85 cannabinoïdes différents, le THC, Tétrahydrocannabinol et le CBD, cannabidiol sont 2 cannabinoïdes parmi ces 85. C’est le THC, Tétrahydrocannabinol qui est le principe actif euphorisant : c’est un composé psychoactif puisqu’il vise les récepteurs du cerveau et fait ainsi « planer » le consommateur.
Mais les produits cannabiques avec une teneur en THC inférieure à 1 % ne sont pas soumis à la loi sur les stupéfiants. C’est ainsi que la Suisse a mis sur le marché du cannabis dit légal, cannabis light, puisque sa teneur en THC est inférieure à 1%. Le principe actif du cannabis légal est principalement le CBD, cannabidiol, considéré comme un cannabinoïde non psychoactif puisqu’il préfère des récepteurs situés dans le corps et non le cerveau. Il apporterait néanmoins calme, relaxation et détente musculaire.
Bien que la teneur en THC, substance euphorisante, soit très faible dans le cannabis légal et ne perturbe donc pas les fonctions cognitives de l’employé, ce THC diminue la sécrétion de salive, assèche les bronches et favorise la toux. Par ailleurs, la combustion de cannabis produit 7 fois plus de goudrons que le simple tabac ; les risques de développer des problèmes pulmonaires sont donc eux aussi, 7 fois plus importants qu’avec l’utilisation de la cigarette classique. Et quelle que soit la substance fumée, la consommation par combustion est toujours nocive pour la santé.
Ce cannabis légal soulève de nombreux problèmes de société y compris dans les entreprises qui se demandent si elles doivent autoriser la consommation de cannabis légal dans les mêmes conditions que le tabac alors qu’à l’odeur il est impossible de faire la différence entre du cannabis légal et du cannabis illégal… Seul un test de dépistage salivaire pourra faire la différence puisqu’il objective la présence de THC, principe actif du cannabis illégal…