Les mesures reproduites sur cette page visent à augmenter la tolérance au froid et réduire l’incidence de deux accidents majeurs reliés au froid : l’hypothermie et les gelures des extrémités
En période de froid, notre organisme s’adapte aux changements, mais la dépense énergétique augmente du fait de la pénibilité accrue. La marche devient difficile sur des surfaces couvertes par la neige ou la glace, les mouvements, la coordination et la dextérité manuelle sont mis à mal par la gêne de vêtements lourds et encombrants. Une majoration de 25 à 50% de l’apport calorique en climat froid est souhaitable lors d’activité physique importante. Les besoins en eau dépendent eux, de la charge de travail et de l’isolement vestimentaire : la sudation peut entrainer une déshydratation, augmentant ainsi la susceptibilité aux gelures et une sensation de froid du à de vasoconstriction des extrémités. Dans ces circonstances, la vigilance est de mise car la tendance serait plutôt de limiter les apports. Plusieurs litres de boissons chaudes pris au cours de la journée peuvent éviter bien des inconvénients liés au froid.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la consommation d’alcool pour se réchauffer est fortement déconseillée, car elle entraine une vasodilatation cutanée, source de perte de chaleur et une augmentation de la diurèse, responsable de déshydratation, avec les conséquences citées plus haut.
Voici quelques astuces qui permettront aux travailleurs de lutter contre le froid et de s’adapter à la situation
- Porter plusieurs couches de vêtements plutôt qu’un seul vêtement épais: les couches d’air situées entre chaque vêtement forment un bon isolant qui maintient la chaleur.
- La couche la plus près du corps doit être isolante et éloigner en même temps l’humidité de la peau afin de la maintenir sèche.
- Les vêtements permettant une mobilité et une dextérité optimales sont à privilégier
- Les matériaux des vêtements de protection devraient être adaptés à la température et à la tâche à effectuer.
- Couvrez-vous la tête : 50 % de la chaleur corporelle est perdue par la tête chez un sujet habillé. Un bonnet ou un casque de sécurité avec doublure isolante est l’idéal.
- Des chaussures de sécurité antidérapantes pour les activités à risque et pourvues d’une bonne isolation thermique protègent autant du froid que des risques de marche sur la glace et la neige.
- Prévoir des vêtements imperméables pour faire face aux intempéries éventuelles (vent, neige, pluie etc).
- Gardez toujours les mains et les pieds au sec.
- Les chaussettes trop serrées ou plusieurs paires de chaussettes qui compressent le pied peuvent empêcher une bonne circulation sanguine avec pour conséquence, des pieds froids.
- Faire sécher les vêtements et chaussures dès que possible (pendant la pause ou dès l’arrivée au domicile). Placez vos chaussures près d’un radiateur en évitant les pièces froides et non chauffées. Si vos chaussures sont trop mouillées, du papier journal mis à l’intérieur absorbera l’humidité.
- Et enfin, faire des pauses dans un local chauffé mais aéré et consommer des boissons chaudes plusieurs fois par jour.
Les responsables d’équipe qui prennent en compte ces quelques recommandations concernant l’organisation du travail diminueront les risques pour leurs employés soumis à des conditions rigoureuses.
- Alerter des risques spécifiques aux activités liées au froid pour une meilleure prise en compte dans l’évaluation des risques.
- Privilégier la participation du personnel pour l’organisation du travail et la mise en place de mesures de prévention adaptées.
- Planifier les activités en extérieur en tenant compte des conditions et des prévisions météorologiques (température, humidité relative, vitesse de l’air, précipitations).
- Mettre en place un système de communication et de contrôle des équipes exposées et favoriser le travail en binôme.
- Porter une attention particulière aux salariés susceptibles de travailler de façon isolée. Prévoir des dispositifs « homme mort » (qui déclenche une alarme en cas d’immobilité prolongée) dans les situations qui le nécessitent.
- Limiter le travail sédentaire et organiser des relèves fréquentes.
- Limiter le travail intense et le port de charges répétitif, en adaptant les rythmes de travail pour réduire l’astreinte physique et la transpiration.
- Prévoir un régime de pause adapté.
Enfin, la conception et l’aménagement des situations de travail par l’entreprise, en anticipant des conditions difficiles, préviendra des accidents facilement évitables
- Apposer une signalisation spécifique (entrée dans une zone de froid extrême, contact possible avec des surfaces froides, présence de surfaces glissantes…).
- Mettre en place des aides à la manutention manuelle permettant de réduire la charge physique de travail.
- Isoler les surfaces métalliques et concevoir des équipements ou des outils permettant leur utilisation avec des gants ou des mitaines (afin de prévenir les risques d’accident par contact avec des surfaces froides).
- Choisir pour les sols des matériaux adaptés au froid afin de prévenir le risque de glissade. Empêcher la formation de givre au sol en utilisant par exemple des assécheurs d’air.
- Mettre à disposition des dispositifs localisés de chauffage par rayonnement pour les postes particulièrement exposés.
- Mettre à disposition un local chauffé.
En conclusion…
Une bonne information sur les risques du travail au froid, la connaissance du milieu, une préparation suffisante (bonne forme physique et régime alimentaire adéquat), un équipement vestimentaire adéquat et une répartition des tâches convenable devraient suffire à prévenir des conséquences fâcheuses liées au froid. En cas d’accident, un traitement immédiat grâce à des secours rapides permettra d’éviter le pire.
Références & liens
Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, Jeanne Mager Stellman, International Labour Office, Annick Virot, Bureau international du travail, publié par International Labour Organization, 2000
http://www.inrs.fr/htm/travail_au_froid.html
http://fr.prevent.be/net/net01.nsf/p/E3FFAD9E80FEBDACC12575360050EFD1
http://www.csst.qc.ca/portail/fr/actualites/2008/04_fevrier_montreal.htm (comment déneiger un toit sans risque)
www.bpa.ch/PDFLib/1017_42.pdf (Ski et snowboard, la sécurité en piste)
http://www.bpa.ch/PDFLib/891_68.pdf (Résultats d’enquête sur la prévention dans les sports de neige)
L. Moisan / Janvier 2009