Dans cette actualité, nous reproduisons des extraits d’un dossier de presse récent d’Addiction Suisse qui décrit les conditions actuelles de la consommation d’alcool , de tabac et de drogues illicites en Suisse, dans son “panorama des addictions 2017“.
L’intérêt de ce dossier est qu’il présente des faits et des chiffres, tisse des liens et offre une analyse de la situation actuelle. Il aborde des domaines spécifiques (alcool, drogues illicites,etc.) mais offre aussi une vue d’ensemble qui pose un regard critique sur le rôle de la politique.
L’AMGE reprend ce thème, faisant le constat que la prévention piétine. Avec le pouvoir des lobbys, ce sont les intérêts économiques qui priment, alors que les informations recueillies laissent perplexe… On sait qu’en Suisse, 86% de la population de 15 ans et plus boit de l’alcool, pour une consommation de 8,1 litres d’alcool pur par personne. Quelque 21% des Suisses présentent une consommation à risques, trop fréquente et/ou en trop grande quantité. Quelque 250 000 personnes – l’équivalent de la population des cantons de Neuchâtel et du Jura – ont perdu la maîtrise de leur consommation.
Ces chiffres sont stables sauf chez les très jeunes où ils sont en nette diminution: 10% des garçons de 15 ans et 6% des filles du même âge consomment de l’alcool au moins une fois par semaine (27% et 13% en 2010). Ce progrès est contrebalancé par la catégorie des 20 à 24 ans, chez qui le taux de consommation a presque doublé, passant de 4,1% en 2014 à 7,9% en 2015. «Il faudra regarder l’évolution dans le temps. Il faut plus de recul pour dégager une tendance», nuance Irene Abderhalden, qui constate cependant un relâchement général de la vigilance. «Entre l’ouverture des magasins 24 h sur 24 et la possibilité d’acheter de l’alcool, on tend vers une forme de libéralisation. Il ne s’agit pas de tout interdire, mais il faut resserrer la vis.»
Le constat est à peu près le même en ce qui concerne le tabac. Environ un quart de la population suisse âgée de plus de 15 ans fume. Les statistiques n’ont pas bougé depuis 2011, alors que la tendance est à la baisse dans tous les pays de l’OCDE. Et pourtant, le Centre d’information et de prévention du Tabagisme (CIPRET) de Genève déplore que son Département de tutelle, celui de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, ne veut plus le subventionner pour ses interventions dans les entreprises genevoises. Alors, la prévention anti-tabac en entreprise, c’est fini? Il semble que l’effort sera encore une fois laisser au bon vouloir des entreprises concernées.
Et les médicaments… ?
Le panorama des addictions pointe aussi du doigt des dépendances plus méconnues, comme celle aux médicaments. Environ 160 000 personnes en Suisse (2,3% de la population) prennent quotidiennement, pendant une durée d’au moins une année, des somnifères ou des tranquillisants. La proportion des addictions grimpe à 7% chez les personnes de plus de 74 ans. Les femmes sont particulièrement touchées: elles représentent en moyenne 3% des dépendants, pour 1,6% des hommes. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il reste très souterrain. «L’addiction aux médicaments se fait en cachette et reste très difficile à détecter, souligne Irene Abderhalden. Ces gens-là ne font pas partie de ceux qui posent problème à la société. C’est probablement la plus taboue des addictions.»
L’équipe pluridisciplinaire de PMSE SA accompagne les entreprises pour prévenir et prendre en charge tous types d’addictions: alcool, tabac, drogues, etc
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