Retour de la grippe saisonnière

unis contre la grippeLa grippe est-elle exceptionnelle cette année? Selon le porte-parole des HUG Nicolas de Saussure, «elle est non seulement plus précoce, mais aussi plus virulente». Il précise: «Samedi soir, nous avions 390 cas diagnostiqués depuis le début de l’épidémie, alors que celle-ci ne montre pas encore de signes de fléchissement. C’est donc beaucoup plus que l’an dernier (257 cas sur l’ensemble de l’épidémie) mais moins qu’il y a deux ans, lorsque le vaccin avait mal protégé (478).
»Pour l’instant, le vaccin protège bien mais il faudra voir ce qu’il en est en fonction des mutations en cours ou à venir.»

On dénombre jusqu’à 1500 décès par an par le virus Influenza, dont 92% concernent des personnes de 60 ans et plus. C’est un fait reconnu que la réponse immunitaire suite à la vaccination des plus de 65 ans est diminuée, si on la compare aux autres tranches de la population.  La vaccination du personnel soignant devient donc un des moyens de protection des résidents en établissements médico-sociaux. C’est une question de responsabilité individuelle et professionnelle.

L’obligation de se faire vacciner pour les soignants  n’est pourtant pas une démarche que l’Office fédéral de la santé publique privilégie, même s’il demande qu’au moins 70% du personnel soient vaccinés.  Objectif  bien différent de la réalité actuelle puisque le taux pour la Suisse romande est de 30% (16% côté alémanique!). Et pourtant, tous les établissements font et refont des campagnes d’information et de sensibilisation auprès de leurs collaborateurs.

Bonne nouvelle toutefois: la couverture vaccinale du personnel est en progression constante, tant au CHUV, 48% l’hiver dernier (+5%), qu’aux HUG: «Le taux de vaccination parmi les collaborateurs se monte à 46%, cette année (+4%)», souligne Nicolas de Saussure, porte-parole. Il atteint même 69% chez les médecins. «Nous sommes cependant toujours confrontés à des facteurs de réticences», confie la Dr Catherine Lazor, chef de la médecine du personnel.  Dans les établissements médico-sociaux, le risque de contagion est toujours augmenté, surtout lors de l’arrivée de la grippe.  On peut arriver à le limiter, que ce soit par le port du masque, le lavage régulier des mains ou la vaccination.

Pour plus d’information, voir une actualité sur la grippe nosocomiale sur notre site internet.

Hôpitaux débordés

Dans les hôpitaux, débordés par l’afflux de personnes grippées, les récalcitrants au vaccin sont tenus de porter un masque au contact des patients. A Genève, les HUG sont même allés un pas plus loin cette semaine, en l’imposant également aux collaborateurs vaccinés: « D’une part, une personne vaccinée peut être touchée par le virus, être asymptomatique et le transmettre à autrui. D’autre part, le vaccin n’est jamais efficace à 100% », explique Nicolas de Saussure. Sans compter que les patients grippés sont nombreux aux HUG: 367 depuis le début de l’épidémie. Et en Valais, comme à Neuchâtel,  l’épidémie a déjà saturé les hôpitaux.

Plus de prévention

Chez PMSE SA, cette année encore nous avons  vacciné  des milliers d’employés dans des entreprises de tous secteurs. Cette démarche qui s’inscrit dans la démarche de santé publique de la Confédération permet de protéger la santé à la fois des patients dans les milieux de soins, mais également celle des collaborateurs. Les vaccins sont à la charge financière des entreprises. Les employeurs  acceptent bien volontiers cet investissement modique qui permet de limiter l’absentéisme en période d’épidémie. Mais nous devons parvenir à convaincre davantage d’employés de se faire vacciner, les soignants en EMS, notamment, sont peu vaccinés, les conséquences peuvent être dramatiques, comme nous avons pu l’observer récemment en France voisine.

 

Références : lettres de l’AMG,  13 janvier & 17 janvier 2017